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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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 La décision de séances de 2 heures d’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) a déclenché une vague de protestations sur les réseaux sociaux, des manifestations et jusqu’à l’incendie volontaire d’écoles.

Ces manifestations ont un contenu clairement réactionnaire, car elles s’opposent à une évolution progressiste de la société qui veut que ces problématiques soient discutées à l’école, permettant ainsi une information scientifique et égalitaire à tous les enfants, ce qui est un droit démocratique fondamental.

Contrairement à la campagne de désinformation mise en place par des organisations réactionnaires et conservatrices incluant des organisations d’extrême droite, ces séances sont adaptées à l’âge des enfants et respectent leur intimité. D’ailleurs, souvent, les séances d’information mises en place dans les écoles ont permis de rassurer les parents.

Cependant, nous comprenons que face à cette désinformation, des parents aient pu être trompés et ont même manifesté contre la réforme.

Car il y a une méfiance naturelle contre la société capitaliste dans laquelle la sexualité sert avant tout à des fins commerciales. Dans un pays où les chiffres des violences intrafamiliales et des viols sont très élevés ; Un pays qui continue à financer l’Eglise catholique malgré les scandales de pédophilie et qui aide cette institution à échapper à la justice. Une société justement où les enfants seront confrontés très tôt à cette sexualisation, à la question du consentement, puis à la pornographie(1). Or, si les parents veulent protéger leurs enfants, c’est justement en leur permettant de s’armer face à cette déferlante devant laquelle beaucoup de familles restent encore démunies. Il n’est en effet pas facile pour tous et toutes d’ouvrir ce genre de discussion à la maison. C’est pour cela que ces moments de discussions, avec des personnes formées, sont importants.(2)

La réponse n’est pas le repli sur soi et l’idéologie individualiste mais au contraire la démocratisation du débat, et cela commence par une éducation sexuelle et affective dans l’école, adaptée évidemment, mais dès le plus jeune âge et dispensée par des professionnels compétents. Car pour que chaque enfant puisse s’épanouir, il faut permettre le débat et la discussion des questions sexuelles au sein de la société et des familles. Mais cela passe par une information scientifique de qualité garantie par l’Etat.

L’Evras n’est qu’une goutte d’eau pour apporter une réponse, totalement insuffisante, mais il faut la soutenir, dans les écoles et dans la société ! Et il faut renforcer les campagnes publiques, dans les écoles certes, mais aussi sur les lieux de travail et dans les quartiers sur ces questions. Car cette éducation doit aussi s’adresser aux adultes.

Il faut plus de moyens premièrement dans les centres de planning familiaux.

Si on veut réellement protéger nos enfants, exigeons un refinancement de l’enseignement et des centres psycho-médico-sociaux!

Contre la violence machiste et les violences sexuelles il faut des condamnations à la juste mesure du crime commis et mettre fin à l’impunité !

Une éducation sexuelle adaptée, pour une sexualité respectueuse et épanouie, et non commerciale !

( 1). Les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) signalent ainsi que 13,4 % des victimes prises en charge ont entre 0 et 12 ans et 18,5 % ont entre 13 et 17 ans. 32% des victimes prises en charge sont donc mineures. Source : https://cpvs.belgium.be/

(2). Pour plus d’informations sur l’Evras, voir https://www.parents.evras.be