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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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A bas le diktat de l’Union européenne !

Lire aussi, dans Presse Internationale nr.84 :
Y a-t-il une solution à la crise de la dette, dans le cadre de l'UE et de l'euro ?

Le jeudi 5 janvier, le Commissaire européen Olli Rehn envoya une lettre au gouvernement Di Rupo qui lui imposait d’adopter des coupes de 1,2 à 2 milliards d’euros dans le budget 2012, exigeant une réponse « au plus tard pour lundi matin » (9 janvier). Le lendemain, le gouvernement gela des dépenses publiques pour le montant requis. Le « socialiste » à la tête du gouvernement se limite à regretter la crise, causée par « la cupidité d’une partie du monde de la finance ».[1] Et aux militants de la CGSP qui dénoncent les « mesures antisociales du gouvernement », il exhorte à « ne pas dire de choses excessives, au risque de conduire les citoyens vers l’abime ».[2]
   Des choses excessives... En 2011, le prix du gaz a grimpé de 18,2 % et celui de l’électricité de 12,5 %.[3] Des sans-abri meurent de froid. On porte les derniers coups au système de prépensions alors qu’il y a des personnes privilégiées qui bénéficient d’une pension de 4.000 euros par jour.[4] L’avenir s’assombrit encore pour tous ceux qui n’ont pas de travail quand, entre-temps, les « investisseurs professionnels » continuent d’engranger de succulents intérêts de 4 % (au mois) pour les prêts concédés à l’Etat.
   En Grèce, c’est le même Olli Rehn et sa Troïka qui impose au peuple une baisse de 22 % du salaire minimum et le licenciement de 15.000 fonctionnaires, alors qu’un travailleur sur cinq y est au chômage. Les travailleurs grecs y ont répondu par une nouvelle grève générale de 48 heures ; la bannière « A bas la dictature des monopoles de l’Union européenne ! » flotte sur l’Acropole.
   Chez nous aussi, on nous fait craindre la pire des catastrophes si nous ne suivons pas les injonctions de « l’Europe ». Nous subirions ainsi la menace de connaître « le sort de la Grèce, qui risque d’entrer en défaut de paiement ». Comme si le gouvernement grec n’était pas déjà depuis des mois en défaut de payement face à l’immense majorité de ses créanciers : les travailleurs, fonctionnaires, pensionnés, non payés ! Mais chez nous aussi, les travailleurs ont mené une grève générale,
   La vraie menace, pour le capital, c’est la lutte de classes. La solution, pour le peuple, n’est pas de « faire des efforts » pour satisfaire les exigences de « l’Europe ». Une fois pour toutes, il faut avoir le courage de dire non à la dictature du capital, Il faut exiger que l’Etat paie ses dettes envers les pensionnés qui ont apporté leur force de travail pendant la plus grande partie de leur vie ; qu’il paie une allocation décente au travailleur que le capital a laissé dans la rue ainsi qu’au jeune diplômé pour lequel la bourgeoisie n’a pas de job à offrir suivant ses compétences. Pour ce faire, il faut exiger, parallèlement, que l’Etat ne reconnaisse plus aucune dette envers les banquiers et les spéculateurs, plutôt que de les aider à sauvegarder leur consommation de luxe et leurs bénéfices issus d’une exploitation sans merci, moyennant la ruine de notre économie.
   La grève générale du 30 janvier a été un succès, en dépit du peu de zèle qu’ont mis les directions syndicales à sa réussite : Anne Demelenne (FGTB) ne s’excusait-elle pas des initiatives spontanées de fermer des carrefours à la circulation, pour lesquelles « elle n’avait pas donné de consignes » ?[5] Mais sans continuité dans la lutte, même les maigres concessions vont s’évaporer. Les pompiers l’ont bien compris quand ils sont allés manifester jusque dans la zone neutre de Bruxelles pour revendiquer que, dans leur métier, il n’était pas question de travailler jusqu’à 60 ans. Les accompagnateurs de train l’ont bien compris eux aussi quand ils ont réagi par un arrêt de travail à Bruxelles-Midi et par la programmation d’une grève pour le 15 février en front commun (lamentablement rompu par la suite par la direction de la CSC-Transcom). Les dirigeants de la SNCB, pour leur part, avec leur salaire de plus de 40.000 euros par mois,[6] n’ont pas de problème avec les mesures d’austérité. On le voit, malgré les efforts des directions syndicales que les travailleurs placent leur confiance dans une concertation sans lendemain, la lutte continue.
   La CES propose de faire du 29 février une journée d’action européenne... La situation d’affrontement historique que nous vivons aujourd’hui requiert, au minimum, une grève générale européenne, préparons-là sans attendre ! C’est la seule voie par laquelle poser, face à l’ensemble des Etats et de l’UE, la question de la conquête du pouvoir par les travailleurs et les travailleuses ; la seule voie par laquelle avancer vers une vraie alternative à l’Europe du capital : une Fédération d’Etats socialistes d’Europe.
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[1] Le Soir 1.2.2012 [2] Le Soir 16.1.2012 [3] Le Soir 4.1.2012 [4] La reine Fabiola [5] Le Soir 31.1.2012 [6] Le Soir 12.01.2012