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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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 Avril 2013

Le 24 janvier, Lakshmi Mittal annonçait la fermeture de 7 des 12 lignes de production de la phase à froid, causant la perte de 1300 emplois directs. Sa stratégie est simple : détruire l'offre d'acier pour faire monter les prix, trahissant les accords signés et les promesses faites aux travailleurs. L'acier liégeois et les produits de haute technologie qu'on y développe sont tout à fait rentables... mais plus suffisamment pour permettre une croissance continue du taux de profit des actionnaires. 

Comme chez Duferco, Ford Genk, Caterpillar, la décision de fermeture des lignes à Liège représente une vraie catastrophe sociale pour toute la région.


Pourquoi un repreneur ?
Depuis le rachat de Cockerill-Sambre par l'Etat belge il y a plus de trente ans, les gouvernements fédéraux et régionaux, PS en tête, ont appelé « reconversion industrielle » ce qui n'a rien été d'autre que la destruction pure et simple de l'activité sidérurgique. Après y avoir investi plus de 180 milliards d'argent public, ils éteignirent les bassins à coup de fermetures, licenciements, prépensions et reclassements. En 1988, ils revendirent les sites à Usinor pour 26 milliards... En 2006, ils donnèrent un appui inconditionnel à l'installation de Mittal : un tapis rouge de 1,5 milliard de cadeaux fiscaux de toute sorte, des quotas CO2,... Aujourd'hui, les voilà de nouveau à chercher fiévreusement un « repreneur », que la Région wallonne devrait encore soutenir financièrement !
En réalité, Mittal n'a rien apporté à la sidérurgie, ni lui ni aucun repreneur privé, passé ou à venir... Le montant de leurs « investissements » ne représente rien par rapport à l'ensemble de la valeur produite par les travailleurs et absorbée pour nourrir les dividendes exorbitants de leurs gros actionnaires, qui ne visent que leur profit. Si toute cette valeur était redistribuée dans l'entreprise, sous forme d'outils, de salaires et d'emplois, la sidérurgie liégeoise serait promise à un grand avenir !
Les politiciens et les médias essayent de nous faire croire que les travailleurs seraient responsables de la fermeture des lignes, pour avoir perdu leur « compétitivité salariale » en demandant des salaires trop élevés. La vérité, c'est que pour rendre les sites viables, ce ne sont pas les salaires qu'il faut diminuer, mais la rente parasitaire de leurs propriétaires privés !


Il faut exiger la nationalisation de la sidérurgie !
Les dirigeants syndicaux doivent se montrer à la hauteur des circonstances et cesser de placer tout leur espoir dans la quête de repreneurs capitalistes, qui continueront d'exploiter misérablement les métallos. Nous devons préserver nos outils industriels, rentables et performants ! La nationalisation est la seule solution pour garantir la relance de la production et l'emploi. Mais comme disait Gino Russo, délégué FGTB d'ArcelorMittal : « Le problème réside dans le système, pas seulement dans l'entreprise. » C'est toute la propriété privée des moyens de production, le capitalisme, qui est en cause. Il nous faut un autre modèle économique : le socialisme ; et le premier pas pour y arriver, c'est maintenant, en se battant pour refonder une sidérurgie intégrée 100 % publique, contrôlée par les travailleurs et le peuple, dont les objectifs seront de développer l'activité, la sécurité et l'emploi, dans le respect de l'environnement. Le gouvernement doit assumer un vrai plan pour l'emploi, en proposant de grands chantiers d'intérêt collectif qui donnent du travail aux structures industrielles. Y a-t-il de l'agent pour cela ? Bien sûr ! Qu'on exproprie Mittal sans indemnités. Qu'il rembourse l'intégralité des aides publiques reçues. Et surtout, qu'on ne verse plus un seul euro aux banquiers et qu'on suspende le paiement milliardaire de la dette publique, immorale et illégitime !


« Que la rage soit avec vous ! »
Les dirigeants syndicaux du métal doivent passer des paroles aux actes. Faire tourner l'usine normalement pendant qu'eux-mêmes s'asseyent à la table de la « task force » du gouvernement ne sert qu'à faire miroiter de vaines perspectives aux travailleurs. Aucune confiance n'est possible envers des ministres qui disent « utiliser tous les moyens pour faire plier Mittal » – sauf la nationalisation ! – alors que les travailleurs sont arrosés par les auto-pompes de la police. Après les manifestations des 21 février et 14 mars, le 30 mars à Liège, le message que nous devons faire passer est le suivant : ou le gouvernement jette Mittal hors de Liège, ou ce seront les travailleurs qui jetteront ce gouvernement ! Manifester ne suffit plus : il faut un plan d'action crescendo, incluant des ralentissements de production, des grèves et des occupations de sites. Dans ce combat, la solidarité nationale, avec Ford Genk, Caterpillar,..., mais aussi internationale, avec tous les sites de production dans le monde, est nécessaire et vitale. Si les métallos gagnent, nous gagnons tou(te)s ! La seule voie pour appuyer les hommes et les femmes de la sidérurgie et pour répondre ensemble aux plans d'austérité du gouvernement et de l'Union européenne, c'est d'unifier toutes les luttes pour l'emploi en convoquant une nouvelle grève générale !