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Ligue Communiste des Travailleurs

Section belge de la Ligue Internationale des Travailleurs -
Quatrième Internationale (LIT-QI)

« L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes. » K. Marx

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La Ligue Communiste des Travailleurs (LCT), parti belge de la Ligue Internationale des Travailleurs/Quatrième Internationale (LIT-QI) dénonce la décision de la déchéance du statut de réfugié signifié à l’encontre de Mohammed Khatib, coordinateur européen de Samidoun, comme une atteinte grave à la liberté d’expression, et la manifestation très claire de complicité de génocide - actes posés en vue de faciliter le génocide. Nous tenons à apporter notre soutien au camarade dans sa procédure d’appel à l’encontre de cette décision injuste, et à lui témoigner notre solidarité - ainsi qu’au mouvement de résistance palestinien dans son ensemble.

 

Mohammed Khatib est un palestinien né au Liban, en exil, qui bénéficie jusqu’ici du statut de réfugié en Belgique. Forcé de vivre loin de son pays par la politique illégale de l’entité sioniste qui refuse aux réfugiés palestiniens le droit légitime au retour, il est aussi poursuivi internationalement pour son militantisme et son rôle de coordinateur de Samidoun. Assimilé par « Israël » au FPLP, une organisation marxiste impliquée dans la résistance armée, Samidoun est en fait une organisation indépendante de la société civile qui porte la voix et défend les droits des prisonniers palestiniens. A l’instar de toutes les ONG basées en Palestine (Addameer, l’Union des comités de Femmes, défense for Children, et bien d’autres) Samidoun est interdit par l’occupant, classé comme organisation terroriste et ses membres pourchassés. Un classement qui démontre la nature totalitaire du régime colonial de Tel-Aviv.

 

Depuis le début de la guerre contre Gaza, Samidoun et son coordinateur sont particulièrement actifs dans l’organisation de protestations et la dénonciation des crimes de l’occupation. Et c’est une chasse sans merci que le réseau d’ambassades israélien mène contre ces militants – et plus largement contre tous les palestiniens en exil actifs dans la société civile. C’est ainsi que Berlin, un très gros client et partenaire commercial en armements de Tel-Aviv, réprime violemment toute manifestation de solidarité avec la Palestine. Profitant du sentiment de culpabilité hérité de la Shoah, ils ont même plié face aux récriminations et interdit Samidoun sur leur territoire. Suite aux pressions de l’état d’apartheid également, « Palestine Vaincra » a été dissoute en France, et plus récemment, « Palestine Action » classée comme terroriste au Royaume-Uni – un autre partenaire et soutien majeur de l’état colonial… Tout cela pour l’organisation de protestations, tout au plus des actions de désobéissance civile en Angleterre, des jets de peinture contre des fabricants d’armes participant activement au génocide !

 

Les derniers développements du génocide perpétré par l’état sioniste montrent une fuite en avant, visant à empêcher l’écroulement face à une faillite généralisée. La mobilisation internationale croissante contre la politique israélienne met ses soutiens à rude épreuve. Chaque jour qui passe montre l’incapacité d’Israël à mettre en œuvre sa politique. L’incapacité à soumettre la population de Gaza et de Cisjordanie malgré la barbarie des moyens mis en œuvre. L’incapacité à réduire la résistance, qui continue à infliger des pertes à une armée d’occupation à bout de souffle, moralement et matériellement. L’incapacité finalement à inverser la courbe des sympathies à l’international, alors qu’il devient évident que la vie des otages importe très peu au gouvernement israélien.

Cette fuite en avant du régime d’occupation est une insulte à la vie, à la justice et à la dignité.

 

Dans ce contexte, le choix de la Belgique de se doter d’un texte « pour lutter contre les extrémismes » qui servira en premier lieu directement pour pourchasser des réfugiés palestiniens est également une fuite en avant. Les gouvernements précédents ont toujours refusé de reconnaitre clairement la Palestine, de prendre des sanctions contre l’état sioniste suite à ses nombreuses violations du droit international, du droit humanitaire, voire même du droit de la guerre. Mais aujourd’hui les partis au gouvernement, en particulier le MR, sont des soutiens inconditionnels du sionisme. Ils ont même annoncé refusé d’arrêter M. Benjamin Netanyahou au cas où il passerait en Belgique, défiant ainsi leur engagement auprès de la CPI (1). Comparativement, l’intensification de la répression du mouvement Palestinien, constitué d’étudiants et de réfugiés, de sans-papiers qui manifestent courageusement, parfois quotidiennement, relève d’un acharnement sur des cibles faciles.

Cette récente introduction d’une loi contre l’extrémisme est donc un outil créé spécifiquement pour nuire au mouvement, et à Mohammed Khatib en particulier. Car cela fait des mois qu’ils cherchent à l’intimider – nuire à Samidoun était même dans les objectifs du nouveau gouvernement. Il s’agit ainsi d’une loi liberticide de criminalisation politique, digne d’un état totalitaire, et créée sur mesure pour répondre aux objectifs d’un état étranger, coupable de perpétrer un génocide !

Rappelons que l’appel à la haine et l’apologie du terrorisme sont des matières pénales en Belgique, qui ne requerraient donc pas le besoin d’un outil particulier pour s’en prémunir, s’il avaient quelque chose à reprocher sur ce terrain à Samidoun… Mais force est de constater que les soutiens à la guerre à Gaza peuvent eux appeler tranquillement à l’effacement du peuple Palestinien, voire participer directement au génocide sans être poursuivis.

 

En dénonçant sans relâche les crimes de l’occupation sioniste, Samidoun est une épine dans le pied des soutiens à « Israël ». Et en choisissant de criminaliser l’expression politique de cette résistance, le gouvernement belge se place résolument dans le camp de l’oppresseur. La mobilisation croissante au niveau international devrait inspirer notre pays, ses travailleurs, ses organisations pour devenir enfin un soutien visible de la lutte juste du peuple palestinien. Seule une campagne active de solidarité pourra protéger le camarade, et toutes les figures de la résistance, tous les militants inquiétés et faire reculer le gouvernement et sa police.

 

Depuis sa création, la LCT se place résolument dans le camp du soutien au mouvement de Libération de la Palestine, du fleuve à la mer. Aujourd’hui plus que jamais, le camarade, et avec lui tout le peuple palestinien qui lutte maintenant pour sa survie, ont besoin de notre soutien manifeste.

Nous faisons un appel à toutes les organisations politiques progressistes et spécialement syndicales à exiger l’arrêt de toute poursuite envers Mohammed Kathib et l’abrogation de toute loi liberticide. Nos organisations syndicales doivent reprendre la tradition internationaliste du mouvement ouvrier pour défendre tout combattant de notre classe contre la répression !

Faisons pression sur le gouvernement pour arrêter cette répression, dénonçons sa complicité active de génocide, pour en finir avec le colonialisme, l’impérialisme et le racisme !

 

Bruxelles, le 15 aout 2025

 

 

(1) Cour Pénale Internationale

 

Photo: Source site du Secours rouge